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Morbak is back !
21 août 2010

interview RACHID TAHA par morbak et denis leroux

RACHID TAHA

Dans une heure Rachid Taha monte sur scène avec Mick Jones, ex-Clash, pour un concert résolument rock. En attendant ce pur moment de bonheur, le dandy destroy, qui est pour nous ce que Shane Mc Gowan est aux Irlandais, a accepté de nous recevoir quelques minutes pour lui poser des questions improvisées entre deux bières !

Comment s'est passée la rencontre avec Gaëtan Roussel qui a collaboré à ton dernier album ?

Comme pour tous les bretons, dans un bar autour d'une bière ! J'avais un nouveau projet et je cherchais un nutritionniste, comme on dit qu'en France on fait la meilleure bouffe du monde et bien j'ai cherché un bon cuisinier français, et c'était Gaëtan Roussel ! Je ne te cache pas qu'il y avait d'autres artistes français qui ont voulu faire ça avec moi, mais c'était pas ça, j'ai préféré Gaëtan. On a fait ce disque entre Paris et New-York.

Ce soir tu es sur scène avec un musicien des Clash, entre Mick Jones et toi, qui est fan de qui ?

C'est lui évidemment ! (rires)

Qu'a-t-il pensé de ta version de Rock in the Casbah ?

Il a adoré bien sûr, sinon il ne serait pas là. Il a d'ailleurs trouvé cette version meilleure que la leur !

Pourquoi avoir eu envie de jouer avec lui ?

J'étais invité à un concert de Patti Smith, à Londres, pour jouer avec elle et ce soir là il y avait plein de gens dont Mick Jones. Il est venu chanter avec nous sur scène ma version de Rock in the Casbah et voilà comment la rencontre s'est faite. En plus j'avais reçu le prix de la BBC pour l'album world de l'année, et c'était madame Joe Strummer qui me l'avais remis, que des belles rencontres.

Après Brian Eno, Robert Palmer, Damon Albarn et Mick Jones, quel sera le prochain artiste qui partagera un duo en ta compagnie, Michel Sardou ?

Non Sardou il ne faut pas déconner non plus, tu fais de la provocation là, avec ta bière à la main, espèce de salopard ! (rires)

Regrettes-tu la vidéo de toi qui tourne sur internet où tu es complètement bourré sur scène ?

Je ne regrette absolument rien, c'était à Helsinki j'étais juste un peu bourré, pas plus que ça, c'est ridicule ! J'ai remarqué les critiques, quand il s'agit d'un américain comme Iggy Pop qui est défoncé on crie au génie et quand c'est un arabe, c'est un indigène ! Donc tu sais j'en ai rien à foutre finalement. La première fois que j'ai chanté à Montréal des gens me demandait du Raï, je leur ai montré la raie de mon cul !

C'est la troisième fois que tu reviens au festival Art Rock de St-Brieuc, tu y apprécies quoi ?

L'ambiance déjà, on boit de la bière loin des burqas, et tu vois l'endroit où l'on se trouve ? (ndlr : l'interview se déroule dans une belle chapelle aux vitraux magnifiques transformée en bar VIP !)

Ça me rappelle les années 80' à New-York, il y avait un club comme ça.

Après 30 ans de carrière, qu'as-tu vu évoluer ?

Pas la France en tout cas ! (rire) Non, je pense qu'on était en avance sur notre époque. L'autre fois y a Rachid Bouchareb (réalisateur du controversé Hors la Loi) qui me téléphone du festival de Cannes et qui me dit « T'as vu Rachid, la France n'a toujours pas réussi à digérer son histoire avec l'Algérie, elle lui reste toujours en travers de la gorge... » et c'est vrai. On ne parle pas de moi de la même manière qu'un chanteur franco-français qui fait aussi du rock, moi on me considère toujours comme l'arabe du coin.

Il y a quelques années Fred Chichin disait de toi que tu étais un des très rares artistes à avoir encore cette liberté en France face aux producteurs et au reste, que n'ont plus ceux qui chantent aujourd'hui...

Je suis totalement libre jusqu'à une certaine limite, car maintenant avec internet je fais partie des artistes fragiles en terme de ventes de disques. Heureusement je tourne partout dans le monde, Canada, Australie, là j'ai vingt dates aux États-Unis, mais c'est vrai que pour ceux qui ne font pas autant de concerts c'est un problème. Ma liberté c'est de pouvoir chanter, et en arabe. ( Mick Jones arrive et s'installe sur le canapé avec Rachid) Bon moi j'ai fini mon boulot, pose-lui une question maintenant ! (rires)

Est-il possible de reformer les Clash sans Joe Strummer ?

Rachid : Ça va pas non !

Mick : Il y a déjà la moitié des Clash, Paul Simonon et moi, dans Gorillaz, avec qui je joue ce soir ! On avait demandé à Rachid de prendre la place de Joe Strummer mais il n’a pas voulu ! (rires)

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